Il s’agit bien ici de théâtre. D’acteurs qui jouent et se jouent des personnages. Nul réalisme maladroit ou caricatural, juste du théâtre qui transpose la « Comédie » humaine.
Une mise en abyme.
D’abord il y a le père et la fille, une filiation, un amour fusionnel.
Père et fille sur scène et dans la vie, Céline et Sylvain Tillier se joueront à se
retrouver et se perdre dans cette relation.
C’est une pièce de destin, de route à prendre, celui de l’amour, de la famille et de la séparation…
Vient l’autre, la troisième personne, l’homme aimé qui permettra de couper ce cordon, qui permettra de partir, de construire, de s’élancer vers la vie.
Il y a celui qui reste, rassuré, le père, seul, à nouveau, seul face à lui même, à sa vie qui est derrière, à cette nouvelle vie qui commence… Alors pourquoi pas ? Pourquoi ne pas essayer de vivre enfin pour lui …
Il y a aussi l’ hôtesse, une voix, un témoin des vies qui se jouent, comme un ange gardien qui veille…
Résumé
Deux hommes, une femme, une hôtesse… Ils vont se raconter, se rencontrer…
Les personnages passent alors aux aveux de leurs sentiments les plus intimes.
Un père et sa fille (pas encore devenue femme), un homme…
D’un amour à l’autre, le jeu s’installe.
Sur un ton léger, empli de poésie, Samuel Benchetrit nous livre une vision acérée des rapports qui lient ce trio. Drôlerie à fleur de peau où les prisonniers volontaires de ce huis clos se livrent et se délivrent de l’amour des autres. Samuel Benchetrit mène le jeu avec une langue « de tous les jours », une langue qui respire la vie, la spontanéité, celle qui trahit les humeurs et dévoile les caractères.
Il nous livre une très belle partition, sensible, drôle et tendre, un peu triste aussi, comme le jour qui s’achève. Avec détachement, il parle de l’enfance qu’il faut quitter un jour et de l’amour qui commence. C’est léger comme une bulle et profond comme la mer. Et sans crier gare, il nous livre un secret : ne rien prendre au sérieux, rien n’est grave, même la mort et tout prendre à cœur.
Un huis clos explorant les rapports amoureux et filiaux dans une mise en scène minimaliste de Céline Tillier et Fred Ambrosio pour révéler le jeu des acteurs.
Cette première pièce de Samuel Benchetrit, écrite en 2001 pour Marie et Jean- Louis Trintignant, explore des problématiques universelles grâce à une langue spontanée et affûtée, à la fois drôle et ironique.
Notes de mise en scène
La scénographie est visuellement minimaliste et symbolique : trois bancs, la cabine de l’hôtesse. Place aux acteurs.
Le décor réalisé en bois est sobre et élégant.
La restitution « réaliste » d’une ambiance de gare passe par le son.
La lumière par une esthétique cinématographique alterne entre pleins feux et focus, donnant l’illusion de plan large et de gros plan.
La vidéo est utilisée en tant que lumière notamment pour le passage des trains : alternance stroboscopique d’images blanches et noires.
Le thème musical est sensible, nostalgique et élégant : Dominique A ou Sufjan Stevens.
Les acteurs seront discrètement équipés de micro-casques. Le jeu sensible et proche du réalisme doit surtout exprimer avec une extrême justesse les fêlures et les espoirs des personnages. Leurs particularités marginales et originales. Leurs douces folies.
Les costumes sobres et élégants soulignent la singularité des personnages.